Le développement personnel et le développement de Christ – Le bien-être et Jésus, Pt. 3


« You do you », « Sois la meilleure version de toi-même », « Accepte-toi tel que tu es »… Nous sommes entourés de slogans et de discours qui visent le développement personnel.

J’ai déjà lu à plusieurs reprises des responsables chrétiens qui non seulement reprenaient les mantras du motivationnel et du développement personnel, mais qui, en plus, affirmaient que c’est une notion qui est présente dans la Bible.

Ce monde du développement personnel est très proche de tout l’univers du bien-être. L’idée centrale est de prendre soin de soi comme priorité et objectif de vie majeur.

Comme nous l’avons déjà vu, la visée du bien-être personnel peut être vue comme étant en accord avec la volonté de Dieu, dans un certain contexte et avec les bonnes nuances. Mais nous devons encore mettre au défi une grande partie de l’univers du bien-être, qui est centré sur le développement personnel.

En effet, la Bible ne nous dit jamais : « Deviens plus comme toi-même. » Voici, plutôt, l’objectif de Paul vis-à-vis des chrétiens qu’il sert : « que Christ soit formé en vous » (Gal 4.19). La visée de Paul n’est pas le développement de soi, mais le développement de Christ ! Dans un tout autre contexte, Jean-Baptiste avait dit : « Il faut qu'il grandisse et que moi, je diminue » (Jn 3.30). Il parlait de l’ampleur de leurs ministères respectifs, mais on pourrait aussi en dire de même de la place que nous accordons à nous-mêmes et de la place que nous lui accordons, à lui, dans nos cœurs.

Ainsi, le développement personnel est une discipline piégée. Grandir en patience peut être vu comme du développement personnel. Mais dans la pensée biblique, l’appel à grandir en patience n’est pas lancé en vue de devenir un meilleur « soi », mais en vue de devenir plus comme Christ – voir Christ formé dans sa vie. Grandir dans la gestion de son temps, de ses émotions, de ses relations peuvent tous être vus comme du développement personnel. Mais la Bible nous place devant l’importance de ces choses non pas pour vivre sa meilleure vie, mais pour devenir comme Christ ! « Afin de gagner Christ et d'être trouvé en lui […]. Ainsi je connaîtrai Christ, la puissance de sa résurrection et la communion à ses souffrances en devenant conforme à lui » (Ph 3.9-10). Voilà la vision du développement dans la vie du chrétien ! Très différent d’un livre de Brené Brown ou d’un speech de Tony Robbins…

En aparté, cette distinction entre le développement de soi et le développement de Christ en soi est la raison pour laquelle je me méfie tant des enseignements comme ceux de Joyce Meyer ou Joel Osteen (qui, pour sa part, est problématique pour d’autres raisons). Souvent, les enseignements de Joyce Meyer vont sembler très justes dans ce qu’ils disent, pris en isolation. Mais c’est là toute la subtilité. Voici le titre de certains de ses livres :
  • Maman… et confiante ! En m’appuyant sur l’aide de Dieu
  • Comment regagner confiance en moi ?
  • Rendez-vous service… Pardonnez. Prenez le contrôle de votre vie grâce au pardon
  • Mon identité, ma valeur. Des pensées puissantes
Sur son site web, elle explique que sa mission est d’enseigner « aux chrétiens tout comme aux non-chrétiens à vivre pleinement leur vie en appliquant les principes bibliques dans tout ce qu’ils font. »

À la lumière de ce que l’on vient de voir sur le développement personnel vs le développement de Christ, est-ce que ces titres et cet ordre de mission démontrent le déséquilibre ? En soi, pardonner aux autres… quoi de plus noble et biblique ? Mais dans quel but ? Honorer Dieu ? Être comme Christ ? Non, « prendre contrôle de sa vie. » Développement de soi, à l’aide de la Bible… Dieu est un majordome pour m’aider à devenir une meilleure maman bien confiante. Connaître son identité correspond à des « pensées puissantes » plutôt que la conséquence du glorieux Évangile de Jésus-Christ.

Soyons conscients que le fait de prendre quelque chose de bon (le bien-être personnel) et en faire la chose ultime est une arme sournoise de l’ennemi pour nous dérober de ce qu’il y a de meilleur : aimer Dieu, pour Dieu, par Dieu, en devenant, par tous les moyens nécessaires, semblable à son Fils.

Le pire dans tout ça est que la recherche du développement de soi – la recherche de son propre bien-être – est une chimère, un mensonge qui n’a aucune intention de tenir promesse. Mais ça, gardons-le pour le prochain article.

Pour l’heure, voici la grande idée à retenir de cet article :

Idée 4 : « Nous ne sommes pas appelés à devenir plus comme nous, mais plus comme Christ. »

Commentaires

Articles les plus consultés